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La brume était assez épaisse et Crogue toussa. Il se rendit compte qu'il était dans la rue et qu'il faisait sombre. Aussitôt une ombre arriva à sa portée, c'était un homme assez jeune avec un bâillon sur la bouche. Croque essaya quand même : – Êtes-vous l'artiste du futur ? Le jeune homme hocha la tête en affirmation. Crogue essaya de lui enlever le bâillon mais ses mains ne retinrent que le vide. Dans la rue autour de lui de maigres décorations de Noël ornaient quelques fenêtres mais le plus choquant était une absence complète d'ambiance ou de musique. Personne n'avait de walkman, personne ne sifflotait d'air. Tout était d'un silence et d'une morosité impressionnante. Aucune affiche sur les murs sur le prochain spectacle, album, produit, film. Il y avait une boutique l'électro-ménager à proximité mais elle était réduite à une vitrine contenant uniquement des téléviseurs et des radios. – Camion pub ! Toute la foule s'amassa devant la route pour laisser passer un camion lumineux. Le véhicule avait une affiche d'un groupe et passait la musique avec un haut-parleur sur le toit. Tous les gens absorbaient les extraits avec un silence presque religieux. Quand l'effet Doppler fut passé et que le camion était loin, les gens continuèrent à marcher dans leur direction initiale. Crogue ne compris pas ce qu'il venait de se passer. – Tout ça à cause des foutus droits de copie ! Crogue regarda l'artiste mais celui-ci était toujours bâillonné et montrait dédaigneusement un coin de rue où des gens étaient rassemblés avec une personne postée sur une boîte en carton. – Regardez-moi cette société, cria celui qui devait être leur chef, vous en voulez vraiment ? Cette société complètement surveillée, contrôlée, régie par la loi du plus fort, celui qui en a le plus dans le porte-feuille, celui qui a le plus d'avocats. Quelle société pourrie, et personne pour nous entendre ! L'homme pointa du doigt un immeuble et Crogue reconnût sa société. L'immeuble semblait sinistre autour des autres et le logo de la société brillait dans le ciel. – Aujourd'hui il faut qu'ils se rendent compte que nous avons la technologie pour partager des oeuvres très facilement, d'un simple clic ! Il faut qu'ils se convertissent ! On n'est plus à l'époque de la vente des glaçons, la technologie est là pour nous aider, pas nous asservir ! Ils faut qu'ils arrêtent de faire pondre des lois pour leurs propres intérêt, rappelons-nous de TinyTim31 ! Crogue ouvrit grand les yeux. – N'oublions pas TinyTim31 ! Ce pauvre fou a juste voulu faire profiter sa famille d'un film qu'ils n'avaient pas vu. La police a débarqué chez lui et l'a arraché de son siège, on ne sait pas ce qu'il est devenu. Ne l'oublions pas ! Tout à coup, des bruits de crissement de pneus se firent entendre et des voitures de police encerclèrent le groupe. – Satané sirènes manquantes, s'exclama un passant, depuis que quelqu'un en a protégé la mélodie. Crogue se fit aussitôt embarquer avec le groupe avec une cagoule sur la tête. Une fois dévisagé, il se rendit compte qu'il était au sommet de la tour de sa société car il avait une sensation de vertige et il se trouvait dans un bureau très luxueux, celui du patron de la société. En face de lui, un gros siège de bureau lui tournait le dos et on pouvait voir une fumée de cigare s'envoler. A côté du siège se trouvait une secrétaire avec un calepin sur le bras et différents associés se trouvaient autour du bureau. L'artiste du futur était toujours présent à ses côtés. – Dépêchez-vous, dit une voix rauque derrière le siège, j'ai emploi du temps très chargé. Murmures d'approbation dans l'assemblée. – Quoi d'autre ? Le siège pivota un peu et une main appuya sur un bouton du repose-coude. Une télé sortit du plafond montrant un clip musical avec une dizaine de filles en train de se dandiner en maillot de bain au bord d'une piscine. Murmures de surprise et d'admiration dans l'assemblée. – Elle a toujours pas compris que c'est pas sa voix qui la fait vendre celle-là ? Rires complices dans l'assemblée. – Non, il est très bien ce clip, continua-t-il, le prochain aussi sera pas mal avec les nounours géants. Quoi d'autre ? L'artiste du futur fronça les sourcils, apparemment on parlait de lui. – Armand ? Ah oui ! C'est normal il n'est pas prioritaire pour le moment. Murmures d'approbation dans l'assemblée. – Et puis il a voulu me demander des fonds pour tourner un clip en apesanteur dans l'avion scientifique là... Il croit qu'on roule sur l'or ? D'un geste de la main sur le repose-coude la télé rentra dans le plafond. – Désolé mais il n'est pas assez rentable. Vous pouvez déjà retirer son disque des rayons. Un bruit d'écriture et du papier déchiré, l'homme tendit un chèque à sa secrétaire. – Donnez-leur ça. Je vous le répète : c'est nous le gouvernement ! Ils ont besoin de nous, il nous obéissent sur nos moindres désirs et ça les arrange aussi que la populace la mette en veilleuse. Toutes ces actions, toutes ces opérations ont permis de nous mettre en avant et d'avoir la main-mise sur nos ventes ! Et tout ça... Le siège se tourna, Crogue eut les cheveux hérissés sur la tête – Grâce à moi ! L'homme sur le siège était Crogue. – Alors petit chenapan, on écoute ce qu'osent dire les bas-étages ? Crogue se fit emporter par des gardes vers un ascenseur. Quand la porte s'ouvrit, il était au dessus d'une cour contenant plein de détenus. Ils semblaient être en manque de quelque chose car ils cherchaient le réseau avec leur baladeur et essayaient de piquer d'autres personnes avec un clef USB. – Qui sont ces gens, demanda Crogue ? Des mains tendues se dirigèrent vers lui tandis que les gardes le poussaient vers la foule. Crogue se fit agripper et tirailler. – Non, dit Crogue, je vais changer, je vais m'adapter à votre demande ! Crogue se débattit furieusement. – Je vais changer ! Je vous le promets ! A SUIVRE : un Noël à partager Vous pouvez aussi lire :
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